Merci à l'Homme du moment
Et oui, pour mes fans, mais surtout pour ceux qui ne me connaissent pas les autres le savent déjà, il faut bien que j’avoue ne pas être l’homme du moment.
Non en réalité l’homme du moment c’est lui.
J’ai trouvé LE porte parole des malformés, difformes, des contrefaits, des bancals (bancaux ???), et autres mal adaptés notoires que sont les "trop grands".
Ben oui je suis tout grand, le genre de grand machin dégingandé qui ne sait jamais trop quoi faire de ses membres. Le genre de grand machin qui se cogne toujours dans quelqu’un en tentant d’en éviter un autre, celui qui fait tomber le vase bien protégé sur l’étagère la plus haute….
Et bien oui depuis bien longtemps je regrette de me retrouver dans cette catégorie, et en plus je n’ai même pas le droit de m’en plaindre, il y a toujours quelqu’un pour me dire :
"Oh moi j'aurai tellement aimé être plus grand"
Ceci dit, ça a des avantages je peux être un brave type, par exemple dans les grandes surfaces, il y a toujours une petite mamie qui viens vers moi chevrotante "Monsieur, s’il vous plait, vous pouvez attraper la paquet de farine qui est tout la haut du rayon", là il serait bien malvenu de refuser ce petit service à la mamie (petite également) qui demande ça avec un gentil sourire, elle si fatiguée, toute rabougrie, encore plus petite qu’elle ne l’a été, elle. Alors moi qui suis un garçon gentil j’accepte en me demandant pourquoi cette biiiip de petite vieille a TOUJOURS besoin de ce produit la tout en haut du rayon, juste un peu trop haut pour que je puisse l’atteindre.
Mais comme je ne peux plus refuser, me voila parti en varappe sur le rayon farine, dans une position définitivement ridicule et comme je sors du travail je suis sur mon 31 avec mon plus beau costume (j’avais bien dit ridicule). Et bien, c’est justement toujours la haut sur la dernière étagère qu’un paquet est malicieusement répandu pour le plus grand bonheur de mon blanchisseur. Et la petite mamie de conclure « ah ben moi j’aurais préféré celle au blé complet »
Bon je vous accorde que les inconvénients sont plus du à ma maladresse que réellement à ma taille, mais je dois aussi lutter corps et âme contre une conspiration mondiale ourdie par une association de furieux maniaques, des psychopathes, des inventeurs qui n’ont de cesse, pour se venger des grands, et ils se vengent en calibrant tout un tas d’objets usuels juste un peu trop petits, a peine trop petits pour être utilisables :
- pour les transports en commun je vous renvoie à la note de l’homme du moment : TRAIN CORPS - AÏE !;
- il existe aussi des voitures parfaites, jolies, bon marché, alors là, bien sur, vous vous installez au volant vous reculez le siège bien a fond et vous la démarrez- Vrrrroum- vous passez la première… et là impossible de tourner le volant votre cuisse est définitivement coincée entre le volant et ce foutu levier de vitesse.
- et quel plus grand plaisir que de se glisser dans un lit, vous vous installez tranquillement sous les couverture la tête dans un oreiller passablement confortable, et la hop les pieds qui dépassent. Qu’à cela ne tienne comme je suis un garçon plein de ressources je me replace un peu plus haut dans le lit jusqu’à ce qu’enfin ma tête bute sur le mur passablement dur et froid, et ce n’est qu’à ce moment précis que mes pieds réintègrent enfin la chaleur douillette du lit. Alors las de ce combat perdu d’avance je change de position. Une fois bien sur la diagonale du lit c’est bien mieux. Je me tourne enfin souriant vers ma lapinouche que je découvre recroquevillée roulée en boule dans le dernier quart du lit. Alors pour me faire pardonner (car je suis toujours un gentil garçon) je tends le bras pour l’enlacer délicatement et envoie sa lampe de chevet au tapis.
- Et imaginez j’entre dans une salle de bain guilleret (oui je suis d’un naturel joyeux) et hop hop je m’ajuste tente de me faire beau, ou tout du moins de limiter les dégâts, alors je me place face au miroir pour y regarder… ma glotte ! Idéal pour ajuster mon nœud de cravate. Mais je ne porte pas de cravate !
- La palme est sans doute attribuée à celui qui à calibré les portes d’accès au métro, juste a la hauteur idéale, mais il faut beaucoup d’entraînement pour éviter la seule difficulté qui est de parvenir à franchir la porte sans marcher, parce que dès que vous avez le malheur de décoller vos pieds du sol votre crâne viens confirmer, avec fracas et sur le haut du chambranle que la mesure était tout à fait précise. Et forcément je me retrouve chancelant au milieu d’un wagon ou s’est installé un groupe de japonais ravis de bénéficier d’une telle distraction dans les transports en commun parisien décidément tellement pittoresques.
Alors je ne veux plus entendre dire : « Tu as de la chance d’être grand.» !